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Mon manège enchanté à moi

Tu me fais tourner la tête,
Mon manège à moi c'est toi !

"Mon manège à moi", Édith Piaf (1958)

Tournicoti... Tournicoton... Les moins jeunes d'entre vous se souviendront peut-être de cette formule magique prononcée par Zébulon, l'étrange petit génie rouge à moustache monté sur ressort, gardien du Manège enchanté qui nous téléportait vers Bois joli pour y retrouver tous ces personnages atypiques qu'étaient Pollux le chien à l'accent British, Azalée la vache diva, Ambroise l'escargot intello, Flappy le lapin endormi, et Bonhomme Jouvence le jardinier sur sa trottinette. Je veux bien sûr parler de cette série d'animation pour les tout petits, créée par l'ORTF dans les années 60  puis maintes fois rediffusée au fil des décennies pour être finalement ressucitée à la fin des années 80 puis modernisée en 3D (façon Wallace & Gromit) en 2006.

Des histoires très courtes, souvent sans queue ni tête et assez proches de l'humour anglais. Ce qui valut sans doute au Manège enchanté d'être plebiscité outre-Manche plus que partout ailleurs en Europe avec des textes d'ailleurs réécrits plutôt que traduits. Le Bois joli était un monde fantasque et poétique, entièrement bâti sur l'imagination pure et flanqué d'un décor surréaliste aux couleurs acidulées. Le point de départ de chaque aventure était toujours le manège du Père Pivoine sur lequel venaient faire un tour la petite Margotte et ses amis avant que le fameux Zébulon ne nous fasse compter jusqu'à trois pour basculer (façon portoloin) dans cet univers mirifique, sorte de Pays des Merveilles psychédélique.

Des chevaux qui se poursuivent
En se faisant la course
Si près et pourtant si loin
Sur un caroussel...
Sur un caroussel...

"On A Carousel", The Hollies (1967)

C'est ce souvenir de ma petite enfance qui a ressurgi brutalement en découvrant ce magnifique manège à l'ancienne à l'entrée du Parc Monceau, dans le 8e arrondissement de Paris, et que je me suis amusée à filmer parce qu'une photo ne capturait pas suffisamment bien sa magie. Que n'aurais-je donné pour avoir de nouveau trois ou quatre ans, aucune tige de métal dans la jambe et pouvoir chevaucher un de ces chevaux, ou peut-être un avion, un carrosse ou encore le Nautilus — voire tous les essayer, pourquoi pas !

Au lieu de cela, je me contente d'imaginer et de laisser remonter ces souvenirs heureux à la surface. Mais sans nostalgie et sans regret. Parce que j'ai enfin compris que c'était ce qui nous empêchait d'être dans l'instant présent et abaissait nos vibrations. Et à l'heure actuelle, en plein cœur de cette guerre spirituelle qui fait rage pour retrouver l'équilibre et l'unicité, ce n'est pas en exprimant sa colère ou sa haine que l'on gagnera contre les maîtres du Sinistros. C'est, au contraire, en assumant sa propre responsabilité vibratoire pour modifier le champ morphique que nous y parviendrons. Ne nourrissez plus les égrégores. Déconnectez-vous des sources anxiogènes qui sous prétexte de vouloir votre bien vous enlisent dans le mal-être.

Cessez donc de vous ronger l'essence quant à ce monde qui tourne dans le mauvais sang. Faites preuve de bon sens, bon sang ! Prenez le à contresens et regardez le passer de sens dessus dessous à sens dessous dessus.

© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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Coup de bol

J'ai découvert les bols tibétains grâce à un article d'Ethan Lazzerini (en anglais) sur le nettoyage des cristaux où il préconise, à juste titre, la purification par le son plutôt que les traditionnelles méthodes par l'eau, le sel ou le soleil/la lune qui, non seulement ne sont pas recommandées pour toutes les pierres mais peuvent s'avérer des sources polluées là où les bols chantants émettent une vibration pure.

Bien qu'originaires du Tibet, ces bols en métal gravés sont également fabriqués au Népal et en Inde. Leur origine si ancienne demeure incertaine, d'aucuns prétendant qu'ils n'ont jamais été autre chose que des objets de la vie courante tandis que d'autres affirment qu'à l'époque pré-bouddhique, ils étaient employés par les chamanes de l'Himalaya. Quoi qu'il en soit, depuis des temps reculés, ils sont utilisés dans la musique cérémonielle et profane et par les Bouddhistes pour ponctuer le début et la fin des prières. En Occident, où ils ont été introduits vers le milieu des années 60, ils servent principalement à la méditation, à la sonothérapie, à l'harmonisation des chakras et à la purification.

Traditionnellement, les bols chantants sont fabriqués à la main et façonnés au marteau à partir d'une plaque d'alliage à fort ratio de cuivre (ou de bronze) utilisant idéalement cinq à sept métaux différents se rapportant aux sept chakras ou aux sept astres du système solaire :

  • le plomb : chakra racine - Saturne - do
  • l'étain : chakra sacré - Jupiter - ré
  • le fer : chakra du plexus solaire - Mars - mi
  • le cuivre : chakra du cœur - Vénus - fa
  • le mercure : chakra laryngé - Mercure - sol
  • l'argent :  chakra du troisième œil - Lune - la
  • l'or : chakra coronal - Soleil - si

Il existe encore une production artisanale au Népal mais les bols modernes, que l'on trouve en Chine ou en Inde, sont tournés à la machine et vu leur popularité grandissante, il vaut mieux se méfier des « faux » fabriqués à moindre coût et contenant trop de fer ou d'étain, qui ne « chantent » pas et produisent un son terne et métallique de casserole impossible à tenir ou à faire monter en vibration.

Ils sont généralement fournis avec un coussinet pour améliorer la sonorité et un bâton en bois (ou une mailloche) parfois recouvert de cuir ou de caoutchouc dont on se sert pour tourner lentement autour du bol ou le frapper comme un gong. Plus le diamètre du bol sera large, plus le son obtenu sera profond et grave. Mais comme pour tout instrument de musique, beaucoup d'autres facteurs interviennent sur les notes obtenues comme la concentration des métaux de l'alliage utilisé, l'ustensile de frappe (ou frottement) employé ainsi que l'habileté de l'utilisateur qui, comme beaucoup de choses, s'acquiert avec la pratique.

Voici le « chant » que j'ai réussi à produire avec mon bol de 9,5 cm de diamètre, fabriqué artisanalement au Népal avec un alliage de sept métaux fourni avec un bâton en bois de pêche (on entend clairement les bruits de frottements à certains moments dus à mon manque d'expérience et à l'usure du bâton que j'ai un peu massacré au début en m'évertuant à frapper au lieu de frotter) :

Ecouter l'audio


Les vibrations émises par un bol tibétain lors de son « chant » induisent une sensation de bien-être exceptionnel, les ondes produites traversant notre corps et faisant vibrer les molécules d'eau dont il est majoritairement constitué. Certains conseillent de le faire « chauffer » avant d'en jouer afin de lui faire libérer toute son énergie. On peut caractériser les bols en termes de Yin et de Yang : plus il sonnera grave, plus il sera en relation avec l'énergie Yin du bas du corps, et de la matière ; à l'inverse, plus il sera aigu, plus il sera en relation avec l'énergie Yang du haut du corps, du subtil et de l'éthéré.

Le son sera la médecine de demain.

Edgar Cayce

Métaphysiquement, les bols chantants transmutent la négativité ou les déséquilibres énergétiques et élèvent les vibrations de tout ce qui se trouve dans leur champ d'action en traversant les atomes.

Alors n'hésitez pas à faire trembler les murs (et vos voisins) pour le plus grand bien de tous !

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Un été anglais

Fidèle à la tradition des romans de l'été, chère aux blogueurs et blogueuses de tout poil (sans poil ou à poil), je voudrais partager avec vous deux récentes lectures à suspense de mes auteurs préférés qui m'ont vraiment tenue en haleine d'un bout à l'autre, autant par la qualité de leurs intrigues respectives que par leurs personnages meurtris et attachants, et dans lesquelles vous aimerez peut-être vous plonger à votre tour.

Le Papillon tatoué

A dix-sept ans, Chris Marshall n'a guère envie de passer ses soirées avec sa mère ; il préfère se faire de l'argent de poche en travaillant à temps partiel pour Oxford Entertainment Systems, une société spécialisée dans la logistique et l'organisation de soirées. En cette chaude nuit du mois de juin, l'un des collèges huppés d'Oxford donne son traditionnel bal d'été et, vu l'ampleur de l'événement, Chris n'a pas chômé. Une fois les préparatifs achevés, son patron, Barry Miller, lui accorde une pause. C'est l'occasion pour l'adolescent de côtoyer un monde irréel: étudiants en tenue de soirée, jeunes héritières, un déploiement de faste et de rêve dans un cadre superbe. C'est alors qu'au milieu de cette féerie, il tombe sur une jeune fille terrifiée qui tente manifestement d'échapper à des poursuivants mal intentionnés. Il la cache dans un hangar à bateaux. Chris ne se doute pas que cette rencontre mouvementée va bouleverser son destin. Tout aux émois de la passion amoureuse, il ne comprendra que trop tard qu'un piège s'est refermé sur lui. Trahi par ceux à qui il avait accordé sa confiance, il sera, malgré lui, amené à trahir à son tour...

Ce roman assez court de Philip Pullman a d'abord été publié en 1992 sous le titre original de The White Mercedes (la Mercedes blanche) pour être réédité quelques années plus tard en tant que The Butterfly Tattoo qui fit ensuite l'objet d'une adaptation cinématographique (jamais sortie en France) et d'une traduction française. Un thriller pour jeunes adultes acclamé par la critique d'alors mais fort décrié par les lecteurs d'aujourd'hui, dont les fans de la célèbre trilogie À la croisée des mondes qui ne se reconnaissent pas dans ce monde où les smartphones n'existaient pas encore (sic). Je ne saurais vous expliquer pourquoi sans vendre la mèche, même si dés la première ligne, on connaît l'issue fatale, ce qui n'empêche pas de se plonger à corps perdu dans le suspense grandissant de cette romance impossible, pleine de rebondissements inattendus et de chassés-croisés rocambolesques entre deux adolescents entraînés malgré eux dans une sombre histoire de trahison et de vengeance sur fond de guerre irlandaise et de pègre londonienne.

Blanc mortel

Lorsque Billy, un jeune homme perturbé, vient demander l’aide du détective privé Cormoran Strike pour enquêter sur un crime dont il pense avoir été témoin durant son enfance, Strike est perplexe. Billy, de toute évidence, est psychologiquement instable et ne parvient pas à se souvenir de nombreux éléments concrets. Il semble néanmoins sincère et son histoire crédible. Mais avant que Strike n’ait le temps de l’interroger, Billy, paniqué, parvient à s’enfuir. Afin de percer le mystère de l’histoire racontée par Billy, Strike et Robin Ellacott — autrefois son assistante et désormais sa partenaire à l’agence — s’engagent sur un chemin sinueux à travers les bas-fonds de Londres jusqu’à un sanctuaire secret au cœur du Parlement, puis dans un magnifique mais sinistre manoir de la campagne anglaise. Alors que l’enquête s’avère labyrinthique, la vie de Strike est également loin d’être rectiligne  : sa nouvelle notoriété en tant que détective l’empêche désormais d’opérer en sous-main, comme à son habitude. De plus, sa relation avec son ancienne assistante devient plus périlleuse que jamais — Robin lui est certes indispensable professionnellement, mais leur relation personnelle se complique de jour en jour…

Robert Galbraith, comme chacun sait depuis la parution de son premier roman de la série des Enquêtes de Cormoran Strike, est en fait le second nom de plume de J.K. Rowling qui souhaitait s'essayer incognito à l'art du thriller. Manque de bol, elle a tout de suite été démasquée (ou fuitée), ce qui est finalement sans importance car même si Robert Galbraith et l'auteure de la saga Harry Potter avaient bien été deux personnes distinctes, j'aurais adoré tout autant lire ses livres. Mais, sans doute, ne seraient-ils jamais passés entre mes mains ? Allez donc savoir. En tout cas, une chose est sûre, la dame excelle vraiment dans l'art de tisser des intrigues à tiroirs et au final, on a autant envie de connaître l'évolution de la relation entre Cormoran et Robin que la résolution de leur enquête même si l'on reste malgré tout dans le registre somme toute assez classique du genre avec des ficelles apparentes d'une recette bien rodée que Rowling semble appliquer systématiquement mais avec tant de brio et d'efficacité qu'au final on s'en fout. Même si ce roman peut se lire indépendamment, il est préférable d'avoir lu les trois précédents (l'Appel du coucou, le Ver à soie et la Carrière du mal) pour mieux apprécier (et comprendre) l'intrigue secondaire. Blanc mortel — dont le titre fait référence au syndrome du poulain blanc, une anomalie génétique affectant les chevaux à robe blanche — est paru en langue française en avril dernier.

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Les doigts de pied en éventail

Les chaussettes à orteils (ou chaussettes-gants ou chaussettes à doigts) sont une invention américaine de la fin des années soixante — bien que postérieures aux tabis, ces chaussettes japonaises datant du XVIe siècle et comparables aux moufles où seul le gros orteil est séparé. Elles permettent, entre autres, de mieux bouger les orteils, de réduire la transpiration et d'améliorer l'équilibre et la posture.

Je les ai découvertes tout à fait par hasard en commandant un kit d'accessoires pour le yoga. La paire que j'ai reçue ressemblait à des mitaines pour pieds avec pastilles antidérapantes et, effectivement, j'ai tout de suite perçu un meilleur équilibre et une plus grande stabilité. Par la suite, en ayant ras-le-bol des chaussettes traditionnelles qui glissent tout le temps et finissent immanquablement par rouler en boule au fond des bottes quand on marche beaucoup, j'ai eu l'idée de faire une recherche pour savoir si la version à orteils existait pour autre chose chose que pour le sport, ce qui s’avéra fort heureusement le cas. Depuis que je les ai adoptées, je n'ai plus de cals ni douleurs aux pieds voire je ne transpire plus même lorsque je porte des baskets par temps chaud. Un sérieux argument contre les frottements, les ampoules et le pied d'athlète. Mais pas que.

À bon pied, bon œil

De nombreuses maladies commencent aux pieds.

Proverbe japonais

Nos pieds sont la base de notre mobilité. Ils sont constitués d'un système complexe de nerfs, vaisseaux, os, articulations, muscles et tendons et représentent l'une des parties les plus sollicités de notre corps. L'inconvénient des chaussures, inventées il y a dix mille ans, et que nous portons quasiment toute la journée, est que la structure complexe du pied est bien souvent trop peu ou mal utilisée, entrainant, à terme, nombre de mauvaises postures et douleurs affectant non seulement les pieds mais également les genoux, les hanches, la colonne vertébrale, ainsi que la musculature du corps.

Les chaussettes ordinaires (sans doigts) non seulement épousent la forme non ergonomique des chaussures mais pour éviter qu'elles ne glissent, la grande majorité a tendance à comprimer le pieds et les orteils, ce qui n'est pas sans conséquences sur de longues périodes. Ainsi, les orteils ne peuvent plus se mouvoir indépendamment les uns des autres. Leurs muscles et  tendons inutilisés s'atrophient, leur faisant perdre, à terme, une grand partie de leurs capacités motrices. La compression entraînant une mauvaise irrigation sanguine, un syndrome des pieds froids peut se développer. L'espacement entre les orteils disparaît, favorisant ainsi le frottement, la production de sueur et le développement de bactéries et champignons. Mais ce n'est pas tout : nos pieds supportant tout notre poids, il est d'autant plus facile de se blesser à cause d'une simple « charge incorrecte ». Les doigts de pied étroitement pressés les uns contre les autres obligent souvent le gros orteil à porter une charge plus élevée, engendrant une déformation de ce dernier. Il arrive même que certains des autres orteils ne touchent plus le sol et n'aident donc plus les autres à supporter le poids du corps, celui-ci étant reporté sur d'autres zones du pied.

Repartez du bon pied

C'est pour cette raison que marcher pieds nus améliore notre confort et nos douleurs. Malheureusement  l'urbanisation avec le revêtement des sols, la pollution, les débris, etc., ne nous permettent pas de le faire partout. L'utilisation quotidienne de chaussettes à doigts permet de solliciter régulièrement tous les orteils, de leur faire reprendre une position adéquate, replaçant ainsi le centre de gravité et redistribuant uniformément la pression du pied. Ces effets positifs auront, entre autre, un impact sur d'autres problèmes comme l'Hallux valgus (oignon) et les pieds plats, les douleurs aux chevilles, genoux, hanches et dos (voire aussi cou et épaules), la sensibilité au froid, les entorses et les problèmes d'équilibre.

Ce type de chaussettes permet donc à nos orteils d'assurer à nouveau leurs rôles sensoriel et moteur, de renforcer les muscles du pied et d'améliorer, à long terme, la circulation sanguine des membres inférieurs.

Hormis les modèles pour le sport, vous aurez du mal à en trouver dans les enseignes vestimentaires traditionnelles. Il vous faudra plutôt vous rabattre sur les boutiques en ligne, certaines étant spécialisées dans la vente exclusive de ce type de chaussettes. Il suffit de taper « chaussettes à doigts » dans un moteur de recherche. Comme pour les « tubes » ordinaires, il en existe de toutes hauteurs, épaisseurs, matières, couleurs et même, pour les femmes, ce qu'on appelle des « protège-bas » pour mettre à l'intérieur d'escarpins ou autres chaussures échancrées. J'en ai trouvé en coton aéré de petits trous avec une bande de silicone au niveau du talon d'Achille et adieu les frottements et les gonflements après une longue marche. Et pour ma part, pieds secs même par canicule et zéro odeur. C'est simple, je ne peux plus m'en passer. Par contre, je n'ai pas trouvé de bas et collants à doigts mais on peut toujours se rabattre sur des sans pieds ou des leggings.

Prenez bien soin de vos pieds, ils vous le rendront en confort et en liberté de mouvement.

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La Belle Verte

Une planète bleue luxuriante
Et des fleuves tumultueux
Qui seront déviés vers le sud,
Il n'en restera plus ni pour vous ni pour moi,
Ne renoncez pas.

"Explorers", Muse (2012)

Attention coup de cœur ! J'ai récemment eu le bonheur de découvrir, sur Internet, une comédie française bien sympathique que je vais essayer de vous présenter à mon tour sans trop vous révéler l'intrigue afin de ne pas gâcher votre plaisir.

Très mal reçu et fort critiqué à sa sortie en 1996 (soit onze ans après le succès international de Trois hommes et un couffin) — car certainement trop en avance sur son temps — La Belle Verte de Coline Serreau aurait dû sombrer dans l'oubli. Mais c'était sans compter sur la magie d'Internet et l'éveil des consciences qui ont su lui redonner un second souffle et en faire un film culte, sous-titré en de nombreuses langues et vu près de 3,5 millions de fois. Sans doute parce que ce film est probablement le seul film français actuel à parler de la nature, de l'environnement et de l'importance de la végétation dans notre quotidien.

J’ai eu envie de tourner un film fou, sur l’utopie, qui questionnerait notre système à sa racine. Après un travail théorique qui m’a occupée longtemps, après avoir rempli des cahiers de notes, de scènes, de réflexions, d’essais infructueux, après m’être posé tant de questions que je n’entendais même plus les réponses, la phase d’écriture est arrivée, guidée par le mouvement serein des arbres. Le scénario fini, les réactions ont été très contrastées. Le producteur, Alain Sarde, m’a fait part des réticences des divers partenaires qui devaient financer ce projet. « Voulez-vous vraiment tourner ce film ? », m’a-t-il demandé. Et j’ai dit oui, avec enthousiasme. Le film sort. Échec cuisant. Personne n’aime, personne ne va voir, les critiques me ridiculisent, le métier ne comprend rien à cet ovni. Mais un film n’est jamais mort. Au fil des années, La Belle Verte s’est mise à exister envers et contre tout, à grandir, à s’imposer, comme un être vivant, par le besoin que les gens avaient d’elle et de ce qu’elle criait au monde. Des sites sont apparus sur Internet, des clubs Belle Verte, des groupes de gens qui se réunissaient pour regarder le film ensemble et en parler. Étais-je en avance ? Sommes-nous au bord d’un tel gouffre qu’il nous faille mettre radicalement en question toutes nos valeurs comme le fait ce film, pour pouvoir inventer une nouvelle société ?

~ Coline Serreau

La Belle Verte est une planète lointaine semblable à la Terre, recouverte d'une végétation luxuriante et sur laquelle des êtres ressemblant en tous points aux humains vivent dans la paix et la béatitude. Exit les usines, le travail, la compétition, les hiérarchies, le stress et autres luttes de pouvoir. Place à l'harmonie, au calme, aux concerts de silence dans un monde plus simple et débarrassé des valeurs factices et asservissantes de nos vies modernes. Mila (Coline Serreau) est la seule à se porter volontaire pour aller voir où en sont les Terriens depuis la Révolution française. Elle débarque (littéralement) de sa bulle en bordure de périphérique dans un Paris pollué, irrespirable et jonché de crottes de chien, où les gens se croisent sans se voir et n'interagissent que pour s'insulter les uns les autres. Le ressort comique du film repose principalement sur la faculté de Mila à « déconnecter » les Terriens, non pas pour les sortir de la réalité mais pour les débrancher de la Matrice qui les vampirise, les nourrit et les empoisonne tout à la fois. En les libérant de cette illusion, elle leur permet d'exprimer leur vraie nature et leurs besoins véritables, ce qui donne lieu à des situations très cocasses comme transformer un match de foot en ballet classique ou faire dire la vérité à des politiciens en direct. À l'image de la scène censurée ci-dessous.

Ce qui est remis en cause c'est en fait toute la structure de la société post-moderne :

  1. La notion de hiérarchie sociale, avec son cortège de supériorité (les chefs), de domination, de compétition sociale.
  2. La valeur prétendue de la technologie comme mesure de l’évolution : « Nous aussi on a eu l’ère industrielle, mais après il y a eu le chaos pré-renaissance du rejet des produits industriels contre tout ce qui pouvait empoisonner la nature et la vie humaine ». D’où le retour à la nature comme achèvement logique de l’évolution.
  3. Le mensonge social et l’absence d’amour comme lien véritable : « Si vous ne mettez pas de rouge à lèvres, on ne vous aime pas ? », « Mais pourquoi restes-tu avec un type comme moi ? Mais pour ton compte en banque mon chéri, c’est tout », « Attention, quand ils sont déconnectés, ils se mettent à parler vrai ! ».
  4. L’argent : « T’as pas de monnaie, t’as rien », « Ils ont encore de la monnaie ? ». Un monde dans lequel les relations seraient fraternelles, ce serait un monde où le don, le prêt, l’échange se feraient sans intermédiaire, comme dans le cadre d’une famille où l’on se prête des choses sans utiliser l’argent.
  5. La télévision comme poison mental : « J’en ai marre de cette télé qui te bouffe la tête, à partir d’aujourd’hui dans cette maison, on se parle ». (Source)

Voilà, je ne vous en dirai pas plus. Si vous souhaitez voir le film, vous pouvez acheter le DVD ou le trouver sur Internet (souvent sous-titré en d'autres langues), le lien sur Vimeo que je vous avais mis avant publication ayant été retiré depuis.

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6 ans de réflexion

C'est plus étrange que je le pensais :
Six voies différentes dans mon cœur
Et tous ceux que je garderai ce soir,
Six voies différentes pour aller en profondeur.

"Six Different Ways", The Cure (1985)

Hé oui, six déjà !

Six quoi ?

6 ans que la Pensine est en ligne avec au compteur 1287 articles publiés à ce jour, près de 1.350.000 pages vues et plus de 473.000 visiteurs en provenance de 147 pays différents sur plusieurs continents, sans compter la version anglaise du blog créée ultérieurement — wahou !

Même si tout cela est, avant tout, dû à mon travail assidu et mon enthousiasme à partager pour contribuer, à ma modeste façon, à l'éveil des consciences à mesure que la mienne évolue, je ne vous remercierai jamais assez d'être aussi nombreux et fidèles à me suivre parce que sans vous, tous ces efforts n'auraient aucun sens. Car même si je donne sans compter, ça compte.

Alors merci, merci et encore merci ! ♥♥♥

J'ai été également très flattée de découvrir, en y cherchant tout autre chose, que la Pensine (dans ses deux versions) était, depuis ses débuts, régulièrement archivée sur Wayback Machine. Pour ceux qui ne connaitraient pas, cette « machine à remonter le temps » est une branche de l'Internet Archive, un organisme à but non lucratif basé à San Francisco, avec pour énoncé de mission « l'accès universel à toute la connaissance » et qui se consacre à l’archivage du Web en agissant aussi comme bibliothèque numérique dont les archives électroniques sont constituées de clichés instantanés (copies prises à différents moments) de pages web, de logiciels, de films, de livres et d’enregistrements audio.

Tout de même, presqu'un million et demi de pages vues... contre seulement 3404 commentaires — cherchez l'erreur !

Au cas où cette formalité vous rebuterait, je vous signale que vous n'êtes pas obligés de vous inscrire sur la plateforme Eklablog pour commenter même si le formulaire vous y invite. Pareil pour l'adresse mail qui reste facultative et ne sert qu'à vous prévenir d'une réponse si vous cochez la case de notification. Quant au pseudo que vous souhaitez utiliser, s'il est déjà pris, vous pouvez le modifier en ajoutant des chiffres ou d'autres caractères. Je vous rappelle aussi (même si c'est précisé en toutes lettres) que les commentaires sont modérés (pour éviter le spam et les trolls) et qu'il est normal que vous ne voyez rien apparaître de suite après avoir cliqué sur Envoyer.

Sinon, si cela est plus facile pour vous, vous pouvez aussi, comme certains le font déjà, commenter sous les tweets des articles si, bien sûr, vous avez un compte Twitter.

À ce sujet, je suis désolée, je ne compte pas m'étendre sur d'autres réseaux sociaux. C'est beaucoup trop chronovore et énergivore. Twitter est de loin celui qui me convient le mieux de par son format qui m'a permis d'étendre considérablement la visibilité du blog. Pour rappel, je gère en plus, seule et à plein temps, le projet Eklabugs qui a également, depuis peu, son propre compte Twitter — je ne peux vraiment pas plus.

Beaucoup l'avaient demandé sur les forums Eklablog il y a longtemps mais la plateforme ayant été rachetée par Webedia, je crains que nous n'ayons jamais de widget à placer sous les articles pour vous permettre de les « liker » comme sur les réseaux sociaux. C'est moins sympa qu'un commentaire certes mais toujours plus cool qu'un compteur de visites. Qu'importe puisqu'à ma connaissance ce n'est pas implémentable sur la Pensine.

Voilà, j'espère que malgré ces quelques inconvénients, vous soutiendrez ma motivation à continuer en laissant davant

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La fin de l'été

C'est déjà la fin des vacances. Une chanson douce-amère de mon ami musicien François qui m'a semblée idéale pour clôturer en beauté cette troisième saison de votre série de l'été. Pour l'écouter, cliquez sur la flèche du lecteur sur la photo (sinon rendez-vous directement sur Soundcloud). Si vous aimez, n'hésitez pas à le faire savoir par un commentaire ou en cliquant sur un des liens en bas de page, ça fait toujours plaisir.

Ey@el

Summer

Tandis que tombe la pluie,
Dans la chaleur de la nuit,
Nos baisers échangés sur la plage,
Nos mains tremblantes,
Nos yeux retenant leurs larmes,
Si fort que nos cœurs saignent.

Telle une lame se brisant sur le sable,
Tout autour de nous, tu me chavires.

Dans ta chevelure, mes mains
Jouent des berceuses.
Tu es une symphonie, tu es tout.
Au plus profond de mes veines,
Ton sang coule.
Au diapason de ton souffle,
Mon cœur bat.

Partir, c'est comme sombrer
Une plongée suicidaire, pluie et larmes.

Notre été se meurt et nous avec.
Encore quelques minutes ensemble
Avant notre dernier souffle.

Notre été se meurt et nous avec.
Encore quelques minutes ensemble
Avant notre dernier battement de cœur.

Notre été se meurt et nous avec.
Encore quelques battements de cœur
Avant de disparaître maintenant.

Car l'heure est venue de dire adieu
À tout ce que nous aurions pu partager,
À tout ce que nous aurions pu vivre à jamais.

Tu me chavires,
Tu es tout, oh mon dieu...

Je veux te serrer dans mes bras,
T'embrasser, t'entourer,
Être toi, baby.

Je t'aime, j'ai besoin de toi,
Je veux être tout
Ce qui a trait à toi, oh baby, baby...

Tu me chavires...

Texte original de FRANÇOIS DEMERCASTEL traduit de l'anglais par EY@EL
© La Pensine Mutine. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

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